COVID l’Info n’est vraiment pas claire.

Que ce soit pour Covid ou pour l’Ukraine, l’expression favorite des scientifiques ou des géopoliticiens est : « on ne sait pas » ! Mais sur les plateaux télé, on a quand même une variante : « on ne sait pas, mais on a sa petite idée ».

En cette fin mars 2022, on découvre que Covid est toujours là. Le passe vaccinal a probablement créé un effet de relâchement sur les gestes barrières et cette nouvelle fait d’autant plus peur que c’est bien dans son pays de naissance que le virus reparait avec « force ». En effet, la Chine enregistre 1986 décès la semaine du 13 mars, 1905 décès celle du 20 mars et 1356 décès celle du 27 mars alors que depuis 2 ans le taux de mortalité du pays était quasiment nul. Jusqu’ici on évitait de donner des chiffres sur la Chine car la tendance à la « propagande » de ce pays est largement partagée à l’Ouest où, nous le savons bien, on nous dit toujours la Vérité…  

Dans la même période (mars 2022) la France affiche 600 à 800 décès par semaine. En proportion (67.4 millions d’habitants pour 1.402 milliard), il y a 10 fois plus de décès en France qu’en Chine fin mars 2022. Le taux de plus de 64 ans y est quand même deux fois inférieur. Sur la totalité de la période on relève 12 300 décès en Chine et 142 700 en France : en proportion 200 fois plus. En prenant en compte la pyramide des âges on peut donc admettre que la Chine compte 100 fois moins de décès (reportés sur les plus de 64 ans) qu’en France.        

Sur France Info, dans « l’Info s’éclaire » du 30 mars, Alex de Tarlé invite Richard Handschuh, médecin généraliste, Caroline Tourbe, journaliste, Christine Rouzioux, professeure émérite de virologie (avec une activité ciblée sur le VIH mais que la Covid a « rattrapée » juste avant de partir à la retraite). Bref, sur le plateau: deux journalistes, un généraliste et une virologue « Sida » en pré-retraite et en « apprentissage Covid ». Il semble donc que les grands pontes soient un peu blasés pour revenir sous les projecteurs et qu’il y a moins de volontaires pour venir dire « On ne sait pas » dans une info qui n’éclaire plus grand chose.  Pour des questions de facilité, j’utiliserai leurs prénoms dans ce qui suit.      

Richard commence par dire, en gros, qu’il est « incapables de déterminer » si les patients dans son cabinet sont atteints par un variant où un autre …ou si c’est la grippe. Il leur propose : gestes barrières et isolement, bref, plus ou moins comme en Chine). « Il faut se vacciner » semble donc avoir disparu de son vocabulaire.

Alex rappelle : « 217 000 contaminations hier (29/03) en France: record depuis la dernière vague ». Il fait allusion à la vague du début février avec 2 300 décès enregistrés la semaine du 9/02. Rappelons aussi que le passe vaccinal est mis en œuvre le 20 janvier  (1680 décès dans la semaine du 19 janvier) et que nos hôpitaux ont été « submergés » fin décembre 2021 avec 860 décès par semaine. Mais, curieusement, nous n’avons plus d’information sur les hôpitaux. Passer de 860 décès à près de 3 fois plus devrait provoquer un « tsunami » mais non : calme plat. Vous en déduirez ce que vous voulez.

Christine nous indique que nous avons les 3 variants d’Omicron : BA1, 2 et 3. Elle nous explique que leurs effets ne sont pas « trop forts… dans le contexte de la France où une grande partie des personnes sont immunisées ». Elle n’a pas dû voir la courbe de mortalité qui démontre que nous avons quand même 2 fois plus de décès que fin décembre 2021 et que c’est quand même le pic de mortalité le plus important au regard de l’intense campagne de vaccination que nous venons de connaitre depuis début mai 2021. Mais, dit-elle, « le vaccin a permis de maintenir une réponse immunitaire qui s’affaiblit, certes, mais même si le risque est là, on ne va pas reprendre les obligations… » . C’est toutefois ce que font pas mal de français qui semblent avoir compris (contrairement à Christine) que c’était la façon la plus efficace de se protéger. D’ailleurs, Caroline et Richard rappellent les fondamentaux (FFP2, Aération…).

En juin 2021, les chercheurs qui ont mis au point le vaccin contre sarscov2 constataient déjà que son efficacité sur Delta était limitée. Ils produisaient une image microscope où environ 10% des anticorps restaient accrochés au virus. Depuis, au moins 5 variants se sont succédés et si, à chaque fois, on perd 90% des anticorps efficaces, on voit à peu près le niveau d’efficacité que peut apporter la vaccination.

Mais, pourquoi pas. Pour aller jusqu’au bout du raisonnement, il faut simplement regarder les courbes de mortalité des différents pays et relever les taux de vaccination. Le constat est flagrant. On ne peut, à aucun moment faire le lien entre vaccination et baisse de mortalité.

Alex nous montre un tweet de Macron qui indique : « si les choses devaient se dégrader le Président que je suis prendrait ses responsabilités pour protéger. » et pose la question de l’éventualité d’une reprise épidémique pendant l’été. « Non ! » nous dit Christine, « …le printemps va nous sortir de là… ». Elle n’a pas tort, en France les pics sont situés en début et en fin d’année et l’on voit bien que plus les mutations s’opèrent dans les virus moins ils sont dangereux, à quelques exceptions près : le Japon, la Norvège, la Finlande, Israël, le Danemark, l’Australie, le Canada (hors 2020), la Grèce et Malte viennent de connaitre leur plus fort taux de mortalité alors que leur population est vaccinée en totalité ou presque. Danemark dont Christine indique qu’ils ont beaucoup vacciné et qu’ils sont bien immunisés et qu’on « espère la même chose pour nous ». Apparemment ses données ne sont pas à jour. Pendant les deux années 2020 et 2021, la mortalité du Danemark est restée en dessous des 100 décès par semaine. Elle est passée à 200 décès par semaine début 2021. Elle était de 300 décès par semaine au 15 mars 2022. Appliqué à la mortalité de la France on passerait donc de 2 000 décès par semaine à 4 500 décès par semaine (50% de plus qu’en 2021 où nous avions 3 000 décès par semaine en début d’année). Non Christine, on n’espère pas en arriver là !  

 Questionnées sur l’évolution probable de l’épidémie, Caroline et Christine nous disent : « on ne sait pas », et on veut bien l’admettre, vu les résultats ; même si Caroline ne semble pas compétente pour répondre à la question…et Christine non plus à la réflexion. Elle dit clairement « quand on cherche ces virus on en trouve énormément », ce qui confirme que pour trouver il faut chercher et qu’on n’a pas dû chercher beaucoup. A la question d’Alex, « …aura-t-on un nouveau variant plus dangereux ? » gros malaise : Caroline et Christine se regardent pour dire « Nooon !!! » puis Christine se ravise et bafouille un « je ne sais pas » (ouf, madame soleil est sortie du plateau).     

Alex demande à Richard son sentiment sur la dangerosité du virus. « Franchement, en médecine de ville, c’est un virus qui est gentil ». On ne sait pas s’il compare à la « médecine des champs » ou à l’hôpital. Si c’est la deuxième hypothèse, on voit mal comment le virus « gentil » dans un cabinet devient « méchant » à l’hôpital ? Possible qu’il soit devenu « méchant » parce qu’on ne s’est pas occupé de lui avant d’aller à l’hôpital, mais ce n’est qu’une possibilité…

On passe à la vaccination des plus de 80 ans. Vu la période, nous en sommes à la 4ème dose pour ce type de public qui veut « être sûr d’être protégé ». Castex avait rendu la 4ème dose possible mais les autorités sanitaires ont fermé les centre de vaccination nous dit Richard qui ne recommande pas systématiquement de se faire piquer à nouveau. Ce qui désole Alex qui ne voit pas, quand on en a fait 3, pourquoi n’en ferait-on pas 4. C’est vrai ça ! Quand on sait qu’il n’y a aucune raison de ne pas faire confiance à ce vaccin et qu’il ne présente aucun danger, on pourrait bien se faire piquer tous les mois que notre Alex tomberait sa chemise pour offrir ses triceps au premier Guillaume Tell de service. Je passe les explications de Christine sur les effets de chaque dose sur l’immunité qui satisfont pleinement Alex dans sa quête d’addiction. Elle conclut en disant « on pense qu’on est relativement efficace », ce qui a pour effet de tempérer un peu sa démonstration sur les « boostes immunitaires » appuyés par des grands gestes. Elle poursuit en disant qu’ « il commence à sortir des études Israéliennes sur l’efficacité vaccinale de cette 4ème dose ». Elle n’a pas dû lire les revues scientifiques depuis un certain temps Christine. Les études cela fait bientôt 6 mois qu’elles sont sorties. Mais on arrive quand même à comprendre pourquoi Christine aurait voulu que l’on vaccine encore plus : « …il y a des millions et des millions de doses qui ont été gâchées …». Voilà la motivation en fait. Les doses sont là, la question de l’efficacité ne doit pas se poser, il faut les injecter…

Alex nous dit que Omicron fait des ravages en Asie « avec un taux de mortalité à Hongkong 3 fois supérieur au pic que nous avons connu en mars dernier » avec l’index levé comme pour dire « vous voyez qu’ils ne sont pas meilleurs que nous ! ». Le reportage nous dit : « Hongkong, le  taux de mortalité le plus élevé au monde. » UJH nous dit: 11 mars 2022, 294 décès (c’est le pic). Population 7.5 millions d’habitants soit 3.85 décès pour 100 000 habitants. Quand Alex nous dit « 3 fois supérieur… » on a du mal à trouver l’élément de comparaison. Supérieur à quoi ? A quelle date ? Pour quelle population ? Hongkong comparé à Paris, à la France ? Bref, non seulement on utilise des chiffres chinois dont on n’a jamais parlé mais on s’abstient de suivre la conduite tenue jusqu’ici : « comparaison n’est pas raison ». La déduction est facile : on ne parle des résultats covid de la chine que quand ils sont « mauvais » et surtout on n’explique pas comment on les obtient.

Le taux de mortalité en France (143 000 décès) pour l’ensemble de la période est de 212 décès pour 100 000 habitants. Pour la Chine il est de 12 344 décès pour 1.402 milliards d’habitants soit 0.9 décès pour 100 000 habitants. Devant ces proportions, il vaut mieux considérer que les données Chinoises ne sont pas fiables…

Après le reportage, Alex interroge Christine : « on parle bien du même virus ? C’est bien Omicron qui tue en Chine ? » Christine indique que Omicron n’a pas trop de « pathogénicité » dans un contexte de population immunisée (sous-entendu bien vaccinée) « …il se trouve que, en Chine, la politique de 0 covid , a finalement freiné énormément la vaccination, y compris chez les plus de 80 ans… elle n’a pas du tout protégé la population …BA2 est au moins aussi tueur que Delta… » Elle oublie un peu vite que l’Australie a eu la même politique que la Chine, qu’elle a vacciné 90% de sa population avant de rouvrir ses frontières en décembre 2021 et que son pic de mortalité par semaine est de 612 décès début février 2022 alors qu’il n’était que de 135 fin août 2020 au plus fort de la vague. Caroline en rajoute « la Nouvelle Zélande et l’Australie voulaient ouvrir leurs frontières mais se sont rendu compte que ce n’était pas possible, la population n’étant pas vaccinée. » : une contre-vérité flagrante. La Chine a vacciné toute sa population (comme nous) : 3.63 milliards de doses injectées. La suite est un ensemble de stigmatisation et plaisanteries sur la Chine qui a vacciné les jeunes « pour qu’ils aillent travailler » et laissé mourir les séniors. « C’était le choix », dit Caroline « …faire tourner l’économie, moins vacciner les plus âgés, en Chine, c’est ce qui a été choisi…avec un vaccin qui est moins efficace ». On avait bien commencé l’émission en disant « on ne sait pas » mais on se rend compte que l’on sait très bien ce qu’il se passe…en Chine.

Le reste de l’émission porte sur les politiques sanitaires dans les « dictatures » qui sont « moins transparentes » que dans les démocraties. Richard est «… très heureux de vivre en France et pas en Chine… merveilleuse efficacité du vaccin…Sinovac marche moins bien… » Bref une fin d’émission « cocorico ». On peut peut-être émettre des réserves sur les données chinoises, mais s’ils avaient eu un taux de mortalité comme le nôtre ils auraient eu 3 millions de morts, cela aurait dû se voir et le correspondant France-Info en Chine n’aurait pas manqué de nous le dire.