21 juillet 2023 – On se pèle ! Il semble que la météo au nord du 45ème parallèle soit fâchée avec le climat caniculaire qu’on nous promet. Beau temps donc pour comparer les intelligences mises à notre disposition.
On a testé Chatgpt, le robot de Sam Altman, mais voilà que Google s’y colle et sort son prototype de chatbot : « Bard »
Questions choisies sur lesquelles Chatgpt avait montré ses « facultés » dans l’usage de la langue de bois. Les réponses de Bard sont en italique.
- Quelle quantité de CO2 est absorbée par la biomasse chaque année ?
La biomasse est l’ensemble des matières organiques vivantes ou ayant vécues. Elle est constituée de plantes, d’animaux, de micro-organismes et de déchets. La biomasse absorbe du dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère au cours de la photosynthèse. La photosynthèse est un processus par lequel les plantes utilisent la lumière du soleil pour convertir le CO2 et l’eau en glucose et en oxygène. Le glucose est utilisé par les plantes pour se développer, tandis que l’oxygène est libéré dans l’atmosphère.
La quantité de CO2 absorbée par la biomasse chaque année est estimée à environ 12 gigatonnes. Cela représente environ un quart des émissions mondiales de CO2. La biomasse est donc une source importante d’absorption de CO2. Cependant, il est important de noter que la biomasse peut également être une source d’émissions de CO2. Lorsque la biomasse est brûlée, elle libère du CO2 dans l’atmosphère. Il est donc important de s’assurer que la biomasse est utilisée de manière durable, afin de minimiser les émissions de CO2.
Voici quelques exemples de biomasse :
- Bois
- Gazon
- Déchets agricoles
- Déchets alimentaires
- Algues
La biomasse peut être utilisée pour produire de l’énergie, du biocarburant, du compost et d’autres produits. Elle peut également être utilisée pour améliorer la qualité des sols et pour lutter contre l’érosion.
12 gigatonnes cela fait 12 000 000 000 de tonnes. Je lui signale qu’il a dû oublier un 0.
D’ailleurs il dit : « Vous avez raison, j’ai oublié un 0. La quantité de CO2 absorbée par la biomasse chaque année est estimée à environ 120 gigatonnes. Cela représente environ un quart des émissions mondiales de CO2. Je vous remercie de votre remarque. »
En fait il s’agit, non pas de ¼ des émissions mais de 2 voire 3 fois les quantités émises par les activités. Je mets ça sur le compte de « l’émotion » et m’abstiens de relancer.
- Quelle quantité de CO2 est-elle produite chaque année par les activités humaines ?
« Selon le Global Carbon Project, les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) ont atteint 49,3 gigatonnes (Gt) en 2020. Cela représente une augmentation de 6 % par rapport à 2019. La Chine est le plus grand émetteur de CO2 au monde, suivie des États-Unis, de l’Inde, de l’Union européenne et de la Russie.
La combustion d’énergies fossiles est la principale source d’émissions de CO2. Les énergies fossiles comprennent le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Ces combustibles sont brûlés pour produire de l’électricité, du transport et de la chaleur. La production d’acier et de ciment est également une source importante d’émissions de CO2.
Les émissions de CO2 ont un impact significatif sur le climat de la Terre. Le CO2 est un gaz à effet de serre, ce qui signifie qu’il retient la chaleur dans l’atmosphère. Cela contribue au réchauffement climatique, qui est déjà en cours. Le réchauffement climatique a des conséquences importantes sur l’environnement et sur la société. Il provoque des événements météorologiques extrêmes, tels que des inondations, des sécheresses et des incendies de forêt. Il entraîne également une montée du niveau des mers, qui menace les communautés côtières.
Il est important de réduire les émissions de CO2 afin de lutter contre le réchauffement climatique. Il existe de nombreuses façons de réduire les émissions de CO2, telles que l’amélioration de l’efficacité énergétique, le développement des énergies renouvelables et la réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
- Quelle quantité de CO2 les plantes produisent-elles chaque année sur terre ?
« Les plantes produisent très peu de CO2 chaque année. En fait, les plantes absorbent environ 20 fois plus de CO2 qu’elles n’en produisent. Les plantes absorbent du CO2 au cours de la photosynthèse, un processus qui permet aux plantes de produire de la nourriture en utilisant la lumière du soleil, l’eau et le dioxyde de carbone. La quantité de CO2 absorbée par les plantes chaque année est estimée à environ 120 gigatonnes. »
Dans un autre billet, j’avais relevé les chiffres sur 2 sites qui disaient, pour l’un « la biosphère produit environ la moitié du CO2 qu’elle consomme » et pour l’autre le chiffre de 60 milliards de tonnes était clairement affiché. Sachant que la plupart des plantes produisent du CO2 la nuit, le calcul semble logique (pas celui de Bard).
- Si les plantes absorbent 120 gigatonnes et que les activités humaines produisent 49.3 gigatonnes pourquoi en reste-t-il?
« Il reste du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère pour plusieurs raisons.
- Certaines plantes ne sont pas capables d’absorber tout le CO2 qu’elles reçoivent. Cela peut être dû à la dégradation des sols, à la sécheresse ou à d’autres facteurs.
- Certaines plantes absorbent le CO2 et le stockent dans leur biomasse. Cependant, cette biomasse peut être brûlée, ce qui libère du CO2 dans l’atmosphère.
- Une partie du CO2 émis par les activités humaines est absorbé par les océans. Cependant, une partie du CO2 est également libérée dans l’atmosphère par les océans.
- Une partie du CO2 est piégée dans les sols. Cependant, ce CO2 peut être libéré dans l’atmosphère par la déforestation, l’agriculture et d’autres activités humaines.
En raison de ces facteurs, la quantité de CO2 dans l’atmosphère augmente chaque année. Cette augmentation de la concentration de CO2 est l’une des principales causes du réchauffement climatique.
Il est important de réduire les émissions de CO2 afin de lutter contre le réchauffement climatique. Il existe de nombreuses façons de réduire les émissions de CO2, telles que l’amélioration de l’efficacité énergétique, le développement des énergies renouvelables et la réduction de la dépendance aux énergies fossiles. »
- La question qui s’impose : Mais alors d’où vient ce chiffre de 120 gigatonnes consommées par les plantes?
« Le chiffre de 120 gigatonnes de dioxyde de carbone (CO2) consommé par les plantes chaque année est un chiffre estimé. Il est basé sur une variété de facteurs, tels que la superficie des forêts, la biomasse végétale et le taux de photosynthèse. Ce chiffre est cependant sujet à variation, car il peut être affecté par différents facteurs, tels que le climat, la pollution et l’activité humaine.
Malgré ces incertitudes, le chiffre de 120 gigatonnes est une indication importante de l’importance des plantes dans la régulation de la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Les plantes absorbent du CO2 au cours de la photosynthèse, un processus qui leur permet de produire de la nourriture en utilisant la lumière du soleil, l’eau et le dioxyde de carbone. Le CO2 est ensuite stocké dans les plantes ou libéré dans l’atmosphère lorsque les plantes meurent et se décomposent.
Les activités humaines, telles que la combustion d’énergies fossiles et la déforestation, contribuent à augmenter la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Cette augmentation de la concentration de CO2 est l’une des principales causes du réchauffement climatique. Il est donc important de préserver les forêts et de favoriser la croissance des plantes, afin de réduire la quantité de CO2 dans l’atmosphère et de lutter contre le réchauffement climatique. »
Conclusion :
Que ce soit Chatgpt ou Bard, l’IA est fâchée avec les chiffres. C’est d’ailleurs une caractéristique que l’on retrouve fréquemment chez nos journalistes télé. Si la source « officielle » se trompe, généralement l’information est transcrite sans plus de recherche.
On remarque également que le fait de souligner une incohérence dans le raisonnement ne perturbe en aucune façon la démonstration. Comme le journaliste convaincu de la pertinence du narratif, l’IA ira rechercher ses arguments dans toute la littérature qui traite du sujet en oubliant le principal : l’ordre de grandeur.
Finalement, il apparait que le but recherché par les concepteurs d’IA est la rapidité dans la réponse. Vitesse, précipitation dans le copié/collé, l’étalage des « connaissances » a plus d’importance que la cohérence du contenu. Si ce constat est plutôt rassurant quand il s’agit d’un robot, il y a de quoi s’inquiéter lorsqu’on retrouve ces dérives dans l’information qui nous est donnée.
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